Bonsoir
Temps | Vitesse | Place | Place Catégorie | Place Sexe |
4.14.39 | 9.94 | 672 | 239 | 569 |
Jérémy a fait honneur au maillot des Semelles Usées et a fait un très beau temps . BRAVO !
Comme j’étais au Défi des Plages, je lui ai demandé de me faire un petit résumé de 3, 4 lignes.
Mais je pense que Jérémy était encore dans sa course et qu’il était très heureux de nous faire partager sa superbe expérience donc cela sera un peu plus long…………
Bonne Course à tout le monde
— Jérémy —
J’ouvre les yeux, le radio réveil projette au plafond : “4h41”. Là, je me dis 2 choses. “Pas assez de sommeil, ça va pas le faire” et “Quelle excuse bidon je peux encore trouver à 4 heures du départ pour me défiler ?”. N’ayant pas trouvé d’excuse, le compte à rebours est lancé. Une petite douche (allez savoir pourquoi ? Une habitude !). Les affaires sont prêtes, je reste sur les manches longues, il va pas faire chaud. Le débardeur des semelles par dessus ? Ce serait bien mais non, ça ferait la couche de trop. Bien sûr, l’estomac est noué. Impossible d’avaler quoi que ce soit. Jérémy, force toi, prends quelque chose. Un petit Balisto, ça tu l’aimes ça passe bien. Un quart de banane et voilà, faut y aller.
8h, j’ai rejoint mes 5 collègues du boulot dans la salle des vestiaires. Le groupe diminue un peu l’angoisse, c’est bien.
9h ! Go ! Les 2 premiers kilomètres, pas de douleur au mollet, ça c’est important, ça part bien. Par contre, je sens bien que la patate est pas tellement là. On revoit un peu l’objectif qui était de moins de 4 heures. Juste devant moi, le meneur d’allure des 4 heures. Je rentre dans le groupe avec 2 de mes collègues. On se dit qu’on tente de s’accrocher jusqu’au bout. On blague un peu boulot, course à pied, gonzesses, les 20 kilomètres sont derrière nous. Là je me dis que ça devrait tenir jusqu’au bout comme ça.
Et bonne surprise, les Darret sont au bord de la route, d’abord Stéphanie qui prend des photos et ensuite Laurent qui fait 500 mètres à mes côtés. Quelle fierté de courir avec ce champion. Je lui avoue que dans les moments difficiles de la course je pense à ses 160 kilomètres d’il y a un mois et que du coup je relativise. Il rigole et me répond que si ça peut servir à ça c’est super. Il me laisse en me disant : “tu vois, la côte que l’on vient de faire, tu l’as pas vu passer”, il a raison.
22 km, ma Ludi et ma petite Naïs devraient être là pas loin. 23, toujours pas les filles, ça devient chaud pour le moral. ça y est je les vois ! 20 secondes, un bisou à chacune et me voilà reparti. C’était trop court mais bon ça fait un bien fou !
Les 30 km sont bientôt là, les mollets commencent à se faire sentir, ouch, ça sent pas bon. L’arrière de la cuisse droite commence à tirer. Tiens, c’est nouveau comme douleur ça, je l’avais jamais eu avant. C’est ce qui est bien avec le marathon, on découvre des parties de son corps et surtout des douleurs que l’on ne connaissait pas :-).
5 km que je cours tout seul, j’avais pas prévu ça. je vois Franck pas loin devant. Impossible de faire l’effort pour le rejoindre, pourtant j’ai besoin de lui pour finir, c’est sûr. J’ai une idée, je chope un gars qui fait le relais et qui me double en lui disant de demander à Franck de m’attendre. Super, il le fait et je retrouve mon pote. Un très bon point pour le moral. On se cale un petit rythme tous les 2 et on arrive même à blaguer. 15 ans qu’on bosse ensemble et il m’apprend des choses à son sujet. Comme quoi, un bon petit marathon, ça vous rapproche.
35ème km. On rattrape Fred. Il est très mal en point. Douleur des cuisses aux chevilles, des crampes, il marche. J’ai l’impression de voir des larmes dans ses yeux, pfff, ça c’est chaud. Mes objectifs ayant été revus, je décide de rester avec Fred et de tenter de le mener au bout. Franck en fait de même. 15 minutes qu’on alterne, course, marche en tentant de motiver Fred du mieux qu’on peut. C’est trop dur, j’ai même l’impression que le fait qu’on l’attende, ça l’énerve plus qu’autre chose. Que faire ? Il nous dit de partir, on s’exécute.
38, 39, 40, là, c’est dur, très dur. Des lancements dans les mollets qui annoncent les crampes. Si ça se déclenche, c’est mort, arrêt complet. Ne pas faire de geste brusque, un pas devant l’autre. Je sens Franck mieux que moi pour finir, il me motive, je m’accroche, je lâche rien.
P…., 2 km c’est rien, je peux les faire au petit déjeuner tous les matins, ALLEZ !
Les filles devraient être à l’arrivée. Une seule idée dans ma tête, trouver ma petite Naïs dans la foule, la prendre par la main et passer la ligne avec elle. Je regarde toute cette foule, trop de monde, je ne les trouve pas… Voilà la ligne, je prends mon Franck par la main et on finit les bras en l’air, victorieux. Voilà, c’est fait. Une petite phrase dans l’oreille de mon ami en le serrant dans mes bras : “Merci Franck, sans toi je ne serais pas allé au bout.”, il sourit, on me met une médaille autour du coup.